
L' artiste
L' Anderlechtois Michel Vanvarenbergh était un artiste. Il domestiquait le ballon avec une telle maîtrise qu' il pouvait, en toutes circonstances, distiller ses services à l' endroit précis où il avait projeté de le faire. Il n' était pas un buteur spécifique mais il aurait souvent dominé le classement des assists si, à son époque, celui-ci avait existé.Michel Vanvarenbergh a enfilé son premier maillot en équipe fanion à 16 ans, 7 mois et 6 jours, lors d' un derby contre le Daring. Pas impressionné le moins du monde, il signa l' unique but de la victoire du Sporting. Il demeura ainsi le plus jeune buteur de l' histoire du Sporting jusqu' à ce que Nii Lamptey lui vole cette distinction, plus d' un demi-siècle plus tard.Michel Vanvarenbergh n' allait pas tarder à s' imposer comme l' un des meilleurs éléments de son équipe. A l' égal de Jean Valet, il allait s' ériger en pourvoyeur attitré de Jef Mermans. S' il marquait volontier, il brillait davantage comme déclencheur de la dernière passe. Il ne se découvrait jamais aussi inspiré que lorsque les défenseurs adverses cherchaient à le contrer avec une sécheresse implacable.Ernest Smith, son entraîneur, projeta de le faire reculer d' un échelon sur l' échiquier du jeu anderlechtois. Ses aptitudes physiques très moyennes ne lui permirent jamais de s' imposer comme relais entre la ligne arrière et la ligne d' attaque. Jef Mermans se réjouit ouvertement quand Michel Vanvarenbergh retrouva son poste d' attaquant et réendossa son rôle de pourvoyeur du Bombardier.Comme il l' avait fait dans son équipe de club, Michel Vanvarenbergh magnifia son apparition chez les Diables Rouges, le 30 mai 1945, en inscrivant un but contre les Pays-Bas dans un match disputé à Deurne. En 1947, il aida le Sporting à remporter son premier titre national. Il évoluait toujours à Anderlecht quand ce dernier enrichit son palmarès en 1949 et 1950. Il livra au total 357 rencontres et inscrivit 141 buts.Après sa première période au Parc Astrid, il servit, à l' instar d' autres équipiers, de monnaie d' échange pour le transfert de Marcel De Corte. Il évolua ainsi deux saisons au Racing de Gand. Il revint un an à Anderlecht et acheva sa carrière à La Louvière. Il ne s' inscrit peut-être pas dans la légende du Sporting, mais il demeure, pour l' histoire, un des joueurs les plus racés qu' Anderlecht ait jamais aligné.