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Date de création : 17.01.2009
Dernière mise à jour : 31.08.2022
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rsc anderlecht

Publié le 08/02/2012 à 16:17 par rasta666s Tags : image fond homme chez création histoire amis monde nuit travail cadre voyage afrique danse oiseau affiche congo
L' Affiche d' Arsenal - Anderlecht (21.10.1953), un authentique
exploit pour les Mauves, ils avaient tenu le grand Arsenal
en échec (2-2)

ANECDOTE

Les séances de torture d' Ernest Smith

Ernest Smith dispensait deux entraînements par semaine, le mardi et le jeudi. Le Britannique n' était pas un adepte des séances tactiques. Il ne blanchissait guère le tableau noir de schémas de jeu dessinés à la craie. Il préférait commander des exercices de courses. Les joueurs devaient aligner trois tours du Parc Astrid puis dix tours de terrain. Ils agrémentaient ces tortures de sprints d' une longueur variable. Généralement, ils devaient se livrer à fond d' un but à l' autre et récupérer sur la largeur du terrain. Il n' était pas rare que la séance s' achevât par des exercices de gymnastique. Les joueurs se plaignirent avec d' autant plus de virulence qu 'ils ne tâtaient pas toujours du ballon. Ils étaient également soumis à des séances individuelles... qui ne les dispensait pas de la torture collective. Un jour, épuisé par la somme de travail individuel, Albert Mettens - futur trésorier du club - s' en retourna chez lui, cahin-caha. Il fut rappelé pour l' entraînement collectif. Harassé, excédé, Albert Mettens sollicita un transfert. Il n' était pas le seul à regimber. La révolte gronda contre les pratiques inhumaines du Master comme l' avaient surnommé ses joueurs. L' entraîneur irlandais n' était pourtant pas mauvais homme. En début de semaine, il invitait fréquemment ses joueurs à déguster une Guinness. . Bien sûr, il convenait ensuite de suer deux fois plutôt qu 'une pour éliminer les séquelles de l' absorption de ces quelques pintes...

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Le Sporting, champion du monde des matches amicaux

Anderlecht s' est forgé une solide réputation interniationale bien avant la création des Coupes d' Europe. En 1953, par exemple, il mit fin, à Highbury, à 19 ans d' invincibilité d' Arsenal sur sa pelouse. Il s' y imposa par 2-3. La formation anglaise avait pris un départ en trombe. C' est cependant Jeng Van den Bosch qui ouvrit le score rapidement. Le premier quart d' heure n' était pas encore échu que Jef Mermans doublait l' avance du Sporting.
Le fighting spirit des Anglais prévalut alors : il ne fallut que cinq minutes à Don Roper (25è) et à Lagie (30è) pour égaliser (2-2). A l' approche du repos toutefois, Jef Mermans signa son second but d' une mémorable soirée.
A la reprise Tommy Lawton, légèrement blessé, céda sa place à Cliff Holton, Arsenal continua d' assiéger la défense anderlechtoise. Pierre Gettemans repoussa un envoi sur la ligne. Dans les ultimes minutes, Holton gaspilla également deux occasions uniques d' égaliser.

L' équipe qui forgea cet authentique exploit alignait :

Henri Meert, Rik Matthys, Wim De Coster, Pierre Gettemans, Jean Valet, Frans De Gelas, Jan Van Steen, Polyte Van den Bosch, Jef Mermans, Marcel De Corte et Jeng Van den Bosch.

Henri Meert, le gardien, avait multiplié les exploits. Dans l' ouvrage Les Dieux d' Anderlecht que Frank Buysse et Henri Guldemont ont rédigé pour les Editions Roularta, le gardien du Sporting s' est souvenu de cette soirée : "Je me vois encore sauter sans répit. Les Anglais ne cessaient d' attaquer. J' ai rapidement compris que j' avais intérêt à me protéger : ils étaient capables de m' expédier dans le but en même temps que le ballon. Mais nous avons tenu bon et, dans l' euphorie qui a suivi, je me suis laissé totalement déshabiller. Ce fut grave..."

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En Afrique et en Union Soviétique

Le Sporting n' hésita pas non plus à déborder du cadre de l' Europe. Il remporta deux matches amicaux à Alger (1-3 contre Gallia et 0-1 contre Blida). Les joueurs se souvinrent surtout de la Vallée des Singes où le volant de leur autocar se détacha...
En 1955, Anderlecht effectua une tournée au Congo belge. Il se produisit notamment à Leopoldville, à Stanleyville et à Elisabeth Ville. Un an plus tard, il s' aventura en Union Soviétique. Il n' y rencontra cette fois guère de succès. Sur le chemin du retour, il s' inclina encore devant l' équipe B de Roumanie.

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Un lumineux éclairage

En 1954, Anderlecht inaugura, en grandes pompes, l' éclairage du stade Emile Versé : il accueillit les Argentins du Racing Club de Buenos Aires. On prétend qu' il disputa ce soir-là la meilleure demi-heure de son histoire, longue déjà de près d' un demi-siècle. Le fait est que les 30.000 spectateurs présents ne s' étaient pas ennuyés une seule seconde. Exploitant une talonnade de Jef Mermans, Marcel De Corte avait ouvert le score dès la 4ème minute. Avant le quart d' heure, sur un nouveau service de Jef Mermans, Polyte Van den Bosch avait doublé l' avance des siens. Jef Mermans et Marcel De Corte allièrent ensuite une fois encore leurs talents pour porter le score à 3-0. Les Mauves fléchirent ensuite mais le Racing argentin ne put que réduire le score à deux reprises.

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En tram à Vörös Lobogo...

Semi-professionnel en 1955, les joueurs anderlechtois ne vivaient pas que du football. S' ils brossaient rarement les séances d' entraînement, dont le club avait porté la fréquence de deux à quatre fois par semaines, ils devaient souvent se débrouiller pour ne pas manquer les rendez-vous importants.
Polyte Van den Bosch, amusé, rappelle volontiers cette anecdote : "J' étais employé de banque à l' époque où Anderlecht se préparait à affronter les Hongrois de Vörös Lobogo pour le premier tour de la première Coupe des Clubs Champions. Je travaillais jusqu' à 17h30. J' avais chargé un huissier d' aller m' approvisionner en sandwiches, afin de ne pas entamer le match le ventre creux. Pour me rendre au Parc Astrid, j' empruntais le tram 76. Le même qui enfournait les supporters qui convergeaient vers le stade. Les voyageurs étaient tassés les uns sur les autres. Le tram nous débarqua rue de la Procession. J' ai effectué le reste du trajet à pied. J' ai poussé la porte du vestiaire trois quarts d' heure avant le coup d' envoi."

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Et Puskas ne devint pas Anderlechtois...

En 1948, le Sporting disputa un match amical, à Tournai, contre l' équipe hongroise de Kispest. Il s' inclina par 2-3 mais tomba sous le charme d' un jeune "intérieur" particulièrement talentueux. Ce joueur souhaitait ardemment rejoindre Anderlecht. Il n' émit qu' une condition : que son père, qui entraînait Kispest, l' accompagnât. Ernest Smith venait de retrouver le Sporting. La Direction du club refusa d' exaucer le souhait du jeune talent magyar. Elle se rendit compte par la suite qu' elle avait laissé filer Ferenc Puskas...

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La danse du scalp autour de Gaston...

Pour conférer un cachet exceptionnel au deuxième sacre de l 'histoire du club, la Direction du Sporting convia ses champions à un voyage d' agrément au Portugal. "C' était la première fois que nous partions en voyage, s' est souvenu Arsène Vaillant dans 25 titres, la légende continue. Nous avons d' abord rallié Paris en train, au départ de Bruxelles-Midi. L' avion qui n' était pas de première fraîcheur, devait faire escale à Bordeaux. Je revois encore Rie Meert, perplexe, allant faire le tour de l' appareil et embrasser l' hélice pour se préserver du mauvais sort. Le voyage fut éprouvant. Le vétuste oiseau ne nous trahit pas mais les courants d' air qui s' insinuaient par tous les trous de sa carlingue poreuse nous firent frissoner jusqu' à l' atterrisage."
Exceptionnellement, Madame Vaillant s' était jointe à la délégation. "Elle parlait portugais. Elle nous a souvent servi d' interprète."
Trois matches étaient programmés. Anderlecht perdit le premier (3-1), face au Sporting Portugal, sous la canicule. "La température culminait à 32 degrés, s' épongeait encore Arsène Vaillant. Je n' ai jamais aimé la chaleur : je me suis évanoui pendant le repos."
Le Sporting s' imposa ensuite à Belenenses et à Corvilha. "Le stade de ce dernier petit avait été sculpté dans la montagne. La pelouse révélait plus de pierres que de terre. Le gazon ressemblait à une méchante prairie, truffée de mauvaises herbes. Les Portugais n' en avaient cure : ils ont taclé à satiété. Le sang coulait sur leurs mollets mais il n' en avaient cure."
Mais au Portugal, les joueurs anderlechtois avaient surtout dérivé de réceptions en petites sauteries. Ils se sont amusés comme des collégiens espiègles en rupture d' école. "Nous sortions d' un petit restaurant sur la plage de Cascais, a encore raconté la future voix de la RTBF. Nous avions beaucoup bu. Nous avons décidé d' enterrer Gaston De Wael dans le sable. Seule sa tête émergeait encore. Nous l' avons entourée de bougies et nous avons dansé la danse du scalp autour de lui."
C' est également au Portugal que Pierre Figeys, le gardien remplaçant, s' est entraîner à plonger. Dans l' autocar. C' est au Portugal, enfin, que les Anderlechtois ont rencontré le roi Umberto d' Italie en exil : "Il vivait avec Marie-Josée, dans une propriété. Nous logions à Estoril, près du casino. Nous déambulions sur la plage, à quelques-uns, quand nous l' avons croisé. Nous l' avons retrouvé à la piscine de notre hôtel. Nous avons partagé l' apéro avec lui."

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Quand Roger Petit mange sa parole...

Le championnat de Belgique s' est longtemps nourri de la rivalité, réelle mais savamment entretenue par les médias, entre Anderlecht et le Standard. Cette rivalité s' exprimait toutefois bien davantage sur les gradins que sur les pelouses. "Les joueurs se considéraient plutôt comme des demi-frères, assure Martin Lippens. Anderlechtois et Standardmen composaient l' esssentiel du contingent des internationaux. Au fil de nos rassemblements, nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier. Certains d' entre nous sont même devenus de véritables amis."
Martin Lippens étaie sa confidence d' une anecdote significative, datant d' un match en Hongrie, en 1958 : "A l' époque, j' étais un peu turbulent. Les soirs de déplacement, je ressentais souvent des fourmis dans les jambes. Je n' avais pas toujours envie de demeurer sagement à l' hôtel. Ce soir-là, après le banquet qui réunissait les deux équipes, je suis parti en vadrouille, dans Budapest, avec deux autres Anderlechtois et trois Standardmen. Nous sommes rentrés de notre escapade communbe aux petites heures. Je me souviens que nous avions même dû... courir sur une passerelle pour rejoindre, sur la Margerita Insel où l' équipe nationale avait pris ses quartiers, l' autocar qui s' ébranlait pour ramener la délégation à l' aéroport. Albert Roosens, le président du Sporting, et Roger Petit, le secrétaire général du Standard, nous attendaient. Ils nous ont ménagé un accueil d' autant plus... glacial que l' équipe nationale s' était inclinée devant la Hongrie et que la rencontre suivante devait précisément opposer le Standard à Anderlecht. Ces deux grands dirigeants ont alors convenu, d' un commun accord, de nous priver tous les six de ce match. Le jour venu, seul Albert Roosens avait respecté sa parole. Les trois liégeois ont joué... mais Anderlecht s' est imposé par 0-2."
Martin Lippens est demeuré un homme d' honneur : il a toujours refusé de divulguer le nom de ses complices d' une nuit...